Dialogue politique sur l’eau et la sécurité alimentaire

Dialogue politique sur l’eau et la sécurité alimentaire

Un dialogue axé sur les politiques, la recherche et la société civile a apporté des perspectives d’Irak, d’Égypte, d’Oman et du Yémen au cours de la deuxième journée de la Conférence. La FAO a planté le décor avec les résultats de sa récente évaluation de la sécurité hydrique et alimentaire, dans le cadre de l’Initiative régionale sur la rareté de l’eau. L’analyse a été introduite par le consultant And y Bullock.

Il a identifié trois domaines dans lesquels des améliorations peuvent être apportées pour contribuer à la sécurité alimentaire et hydrique aux niveaux national et régional, à savoir : l’écart entre les projets de démonstration et les politiques nationales qui détermine l’incapacité à les intensifier au profit de millions de petits exploitants agricoles ; le fait que la politique de l’eau est influencée par d’autres facteurs extérieurs au secteur de l’eau et qui ont des implications au niveau de l’économie politique.

La troisième lacune est l’absence générale de stratégies spécifiques de sécurité alimentaire dans de nombreux pays. Il a fait remarquer qu’il est difficile de concevoir une stratégie et un plan d’action nationaux sans une image claire des besoins alimentaires futurs.

Une question urgente mise en évidence dans le dialogue politique est la nécessité d’une meilleure « application des connaissances » des concepts de recherche et de politique à l’usage des petits exploitants agricoles. Le lien eau-alimentation-énergie a été réaffirmé comme une question urgente à traiter.

Le groupe a estimé que – alors que les solutions à l’eau et à la sécurité alimentaire sont bien développées et débattues entre la recherche et la communauté politique – très peu de ces concepts sortent de ce cercle. Par conséquent, il existe un besoin urgent de stratégies, de processus et d’initiatives pour transmettre des informations pratiques sur la gestion des terres et de l’eau aux communautés rurales. Cela ne fonctionnera pas sans volonté politique.

POURQUOI Y A-T-IL UN NOUVEAU SENTIMENT D’URGENCE POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET EN EAU ?

M. Abdessalam OULD AHMED – ADG de la FAO et Représentant régional pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord

Au cours de la dernière Conférence de la FAO, les États membres ont réaffirmé l’importance de faire passer l’objectif de la FAO de la réduction à l’éradication de la faim et d’intensifier les efforts. Nous nous concentrons désormais davantage sur des partenariats avec des organisations internationales qui partagent les mêmes objectifs et le même mandat que l’ICARDA. La grande poussée pour l’eau vient de notre objectif clé de fourniture durable de produits et de services agricoles. Puisque l’eau en est la base, la grande question est de savoir comment améliorer sa disponibilité. Nous voyons plusieurs façons d’y parvenir, comme se pencher davantage vers des cultures qui utilisent moins d’eau, un cycle d’irrigation de l’eau plus efficace et réduire le gaspillage indirect. Malheureusement, il n’existe pas de solution rapide pour une gouvernance durable de l’eau et la sécurité alimentaire. Nous devons nous tourner vers des solutions fondées sur des données probantes et scientifiques et c’est là que l’expérience d’organisations comme l’ICARDA peut fournir une orientation.