Le financement climatique pour les solutions climatiques locales a besoin d’une nouvelle orientation — Enjeux mondiaux


Le pouvoir de décision est toujours détenu au niveau national et international, échouant souvent à permettre (financièrement) aux acteurs locaux de mener l’action climatique. Crédit : Joyce Chimbi/IPS
  • Opinion par Anne Jellema (Le Cap, Afrique du Sud)
  • Service Inter Presse

La finance climatique reste une chimère au niveau local

Au niveau mondial, pour tenir les engagements clés pris à Paris, les investissements climatiques devraient se compter en trillions plutôt qu’en milliards. L’objectif de financement climatique de 100 milliards par an à partir de 2020 a déjà été manqué. Les pays industrialisés ont massivement échoué à fournir quoi que ce soit qui se rapproche de l’ampleur du financement climatique nécessaire – sans parler de la demande spécifique d’un mécanisme de financement des pertes et dommages.

Et au niveau local, bien que de plus en plus de gouvernements et de parties prenantes comprennent l’importance de déplacer les ressourcesleadership et agence au niveau localle monde illustré ci-dessus est encore loin d’être atteint

Pour illustrer cela, en 2017-2018 seulement 20,5 % des financements climatiques bilatéraux sont allés aux pays les moins avancés (PMA) et 3 % aux petits États insulaires (PEID). Il a souvent pris la forme de prêts et d’autres instruments autres que des dons, ce qui risque d’endetter davantage ces pays déjà vulnérables. Même avec le maigre financement climatique actuel, selon selon certaines estimations, moins de 10 pour cent vont effectivement au niveau local.

Pourquoi?

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le financement climatique ne se retrouve pas au niveau local.

Certaines sont liées à des règles et exigences complexes d’accès au financement international, auxquelles les acteurs locaux manquent souvent de connaissances, de réseau, de compétences et/ou d’échelle pour se conformer.

De plus, la plupart des financements climatiques transitent par des intermédiaires internationaux plutôt que nationaux ou régionaux. Bien que les agences internationales aient actuellement le plus d’expérience dans la navigation dans les bureaucraties complexes du financement climatique, elles sont également les plus éloignées des réalités locales.

Le pouvoir de décision est toujours détenu au niveau national et international, échouant souvent à permettre (financièrement) aux acteurs locaux de mener l’action climatique. Même au niveau national, les personnes les plus touchées par le changement climatique ont souvent le moins de voix dans la définition des priorités en matière de politique climatique et de financement.

Que doit-il arriver

Récemment, Hivos – dans le cadre du Alliance Voices for Just Climate Action – a étudié une poignée de mécanismes de financement alternatifs prometteurs. Bien que certains aient obtenu de meilleurs résultats que d’autres, ils partagent le potentiel de redevabilité vers le bas et de participation effective de différentes voix en tant que partie intégrante du mécanisme de financement. Sur la base de l’étude, nous avons formulé les recommandations suivantes que les gouvernements, les intermédiaires internationaux et les banques et fonds mondiaux devraient prendre sérieusement en considération lors de la prochaine COP27.

Premièrement, créer des mécanismes de financement participatif et des structures de contrôle pour s’assurer que les acteurs locaux dirigent la prise de décision. Cela comprend la lutte contre les inégalités structurelles auxquelles sont confrontés les femmes, les jeunes, les enfants, les peuples autochtones et d’autres groupes marginalisés, et l’intégration complète de ces groupes dans la conception et la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation.

Deuxièmement, fixez systématiquement des objectifs concrets pour les fonds qui doivent atteindre des solutions climatiques pilotées par des acteurs locaux. Fournissez des subventions au lieu de prêts et utilisez un financement programmatique à long terme, patient et flexible au lieu d’un financement de projet ad hoc à court terme. Lors de la COP27, les pays riches doivent prendre des mesures énergiques pour intensifier le financement climatique basé sur les subventions au monde en développement.

Troisièmement, assurer un accès facile aux acteurs locaux en simplifiant les processus de demande de fonds.

Enfin, des mesures décisives doivent être prises pour utiliser nationale, et non des mécanismes de financement internationaux et des structures d’acheminement des financements. L’Institut international de l’environnement et du développement (IIED) a conçu un financement climatique mécanisme qui contourne les intermédiaires internationaux. Ici, l’argent va directement à la société civile locale, aux gouvernements nationaux et locaux et/ou au secteur privé.

Hivos s’associe à ses partenaires et aux mouvements climatiques pour exiger que des objectifs concrets et sensibles au genre soient fixés pour mettre le financement climatique entre les mains des acteurs locaux, et que de nouveaux mécanismes de financement soient développés par et avec les communautés touchées par le climat pour que le financement climatique fonctionne pour leur.

Pour conclure… les engagements sont vitaux, mais l’attention doit changer

La présidence de la COP, cette année entre les mains de l’Égypte, a appelé à des progrès significatifs sur les engagements et les promesses, en particulier sur la livraison des 100 milliards de dollars annuels des pays développés aux pays en développement. Le non-respect de cet engagement a souvent été un point de rupture dans les négociations sur le climat et a porté atteinte à la confiance entre les pays.

Cependant, il est tout aussi important de déplacer notre attention du volume du financement climatique vers son efficacité. Ce n’est qu’alors qu’un monde gouverné par la justice climatique sera à portée de main.

Ce Omorceau de pignon a été initialement publié par Hivos

© Inter Press Service (2022) — Tous droits réservésSource originale : Inter Press Service



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