Les pays assument la responsabilité de la lutte régionale contre le criquet pèlerin | FAO


Lorsque des agents de contrôle hautement qualifiés dans des véhicules bien équipés ont répondu aux rapports radio d’une invasion de criquets pèlerins au Mali, il y avait tous les éléments d’une crise émergente. En réalité, il s’agissait d’un exercice extrêmement bien planifié, organisé après des mois de préparation par les dix pays membres de la Commission FAO de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO). La simulation n’est qu’un des outils que les pays de la CLCPRO ont développé – parallèlement aux opérations de surveillance sur le terrain liées aux systèmes nationaux, régionaux et mondiaux – pour assurer une surveillance constante des activités acridiennes en Afrique de l’Ouest et du Nord-Ouest. Les unités nationales autonomes de lutte antiacridienne des pays ont élaboré des plans d’urgence et maintiennent des stocks d’équipements et de pesticides pour une réponse rapide. Lors de la création de la CLCPRO en 2002, peu de pays avaient des unités antiacridiennes nationales ou des programmes autofinancés. Mais comme les pays ont compris les avantages que de telles unités peuvent avoir sur leur sécurité alimentaire et leurs économies, ils ont fait de la lutte nationale et régionale contre le criquet pèlerin une priorité dans leurs budgets.

La dernière grande invasion acridienne au monde a duré deux ans entre 2003 et 2005, passant de quelques milliers d’hectares à des millions, infestant 20 pays d’Afrique du Nord et nécessitant 13 millions de litres de pesticides. Il a coûté plus d’un demi-milliard de dollars à contrôler et causé plus de 2,5 milliards de dollars de pertes de récolte. La peste a finalement diminué en raison des efforts de contrôle et des conditions météorologiques défavorables, mais a laissé dans son sillage la perte de nourriture et de moyens de subsistance pour des millions de personnes, ainsi que l’impact environnemental des pesticides utilisés dans la région. Aujourd’hui, le risque qu’un fléau aussi monumental se reproduise en Afrique de l’Ouest et du Nord-Ouest a été astronomiquement réduit, grâce au travail de la Commission de la FAO pour la lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO). L’une des trois commissions régionales antiacridiennes de la FAO, la CLCPRO travaille en collaboration avec les dix pays de la région.

Lorsque la FAO a créé la CLCPRO en 2002, c’était la première fois que des pays d’Afrique de l’Ouest étaient réunis au sein d’une commission régionale de lutte contre les criquets de la FAO. Travaillant par le biais du Système de prévention des situations d’urgence de la FAO (EMPRES), la CLCPRO a introduit une stratégie de contrôle préventif qui s’est avérée durable. Le fait que l’invasion de 2003/05 ait frappé avant qu’EMPRES ne devienne opérationnel a en fait confirmé aux pays et aux donateurs l’importance d’avoir une stratégie régionale de surveillance et de lutte antiacridienne, et la capacité de la mettre en œuvre et de la maintenir. En fait, si l’on considère le coût des activités de contrôle de la CLCPRO, les dépenses de contrôle de la peste de 2003 auraient payé 170 ans de prévention.

L’alerte précoce, la réaction précoce s’ajoutent au succès Une fois l’invasion de 2003/05 maîtrisée, la CLCPRO a combiné ses forces avec EMPRES pour établir des unités autonomes de lutte antiacridienne pour l’alerte précoce et la réaction rapide aux invasions acridiennes. Les unités sont désormais solidement implantées dans les ministères nationaux de l’agriculture de l’Algérie, du Burkina Faso, du Tchad, de la Libye, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et de la Tunisie, et soutenues par leurs budgets nationaux. Cela les sort du domaine de la politique, garantissant qu’ils restent même si le ministre change.

La CLCPRO fournit une formation et des équipements pour soutenir les agents antiacridiens nationaux qui prospectent les zones désertiques et collectent des informations sur les conditions écologiques et les populations de criquets. Les données nationales sont reliées au système mondial d’alerte précoce de la FAO, le Service d’information sur le criquet pèlerin (DLIS), à Rome. Le DLIS analyse les données de tous les pays ainsi que les images satellites pour prévoir le moment, le lieu et l’ampleur de la reproduction et de la migration des criquets, afin de fournir une alerte précoce aux pays membres. Grâce aux activités de la CLCPRO, les pays ont détecté et maîtrisé avec succès quatre foyers en Afrique de l’Ouest depuis 2006, sans aide extérieure et moins de 50 000 hectares nécessitant un traitement.

Les pays établissent un programme d’échange de pesticides gagnant-gagnant De nombreux pays de la région conservent des stocks de pesticides pour assurer une réponse rapide à tout événement inattendu. Cependant, ils courent le risque que les stocks dépassent leur date de péremption, après quoi l’élimination des matières toxiques devient un problème. Ainsi, les pays de la CLCPRO ont mis en place un système d’échange gagnant-gagnant, dans lequel ceux qui peuvent se permettre de maintenir les stocks partagent avec ceux qui en ont besoin. De cette façon, les pays destinataires reçoivent les pesticides sans avoir à payer pour les stocker, et il y a moins de chance que les pays se retrouvent avec des stocks périmés.

Au début de 2012, les pays de la CLCPRO ont reçu un rappel choquant de l’importance d’avoir une surveillance et une alerte précoce à l’échelle régionale, lorsqu’une épidémie acridienne s’est développée à la frontière de l’Algérie et de la Libye à un moment où les problèmes de sécurité ont entravé la surveillance sur le terrain et la pré-alerte. -opérations de contrôle préventives. En raison du contrôle réduit, de petits groupes et essaims de criquets se sont formés et se sont dirigés vers le sud vers le Mali, le Niger et le Tchad où, encore une fois, des problèmes de sécurité ont entravé les efforts de surveillance et de contrôle dans de nombreuses zones, mettant toute la région en état d’alerte.

Mais même cette menace accrue a montré que la région est bien mieux préparée à faire face à une urgence qu’elle ne l’était lorsque la crise de 2003 a frappé. Grâce à la CLCPRO, les unités nationales de contrôle disposent d’un personnel bien formé, d’équipements adéquats et de plans d’urgence rapidement mobilisables et mis en œuvre.



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