Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le capitaine Ibrahim Traoré incarne une rupture politique au Burkina Faso.
Anticolonial, panafricaniste et souverainiste, il trace un chemin de résistance contre l’ingérence occidentale, soutenu par une jeunesse en quête de dignité.
Une prise de pouvoir militaire symbolique
Le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré renverse le président de la Transition, Paul-Henri Damiba, accusé d’inefficacité face aux attaques djihadistes.
Soutenu par l’unité spéciale “Cobra”, Traoré prend le contrôle de Ouagadougou après des affrontements.
Il suspend la Constitution, ferme les frontières et instaure un couvre-feu. Damiba démissionne le 2 octobre. Traoré est ensuite désigné président de la Transition.
Une politique anticoloniale assumée
En 2023, le Burkina Faso met fin à la présence militaire française et lance la révision de ses contrats miniers.
Cette politique de rupture avec la France traduit une volonté affirmée d’autonomie, de souveraineté et de reprise du contrôle sur ses ressources.

Elle s’inscrit dans une dynamique régionale où plusieurs pays africains remettent en question leurs liens avec l’ancienne puissance coloniale.
Ibrahim Traoré qualifie sa politique de “guerre d’indépendance” contre les forces néocoloniales qui exploitent l’Afrique.
Il articule son action autour de la défense, du développement et de la diversification des partenaires, conformément aux valeurs du panafricanisme.
Soutenu par son peuple, il devient un symbole de résistance et de dignité pour l’Afrique.
Un chef panafricaniste soutenu par la jeunesse
Traoré invoque la mémoire de Thomas Sankara pour mobiliser le pays, adoptant un style révolutionnaire et panafricaniste.
Il le qualifie de héros national, fait ériger un mausolée en son honneur et reprend ses slogans, comme “La Patrie ou la mort, nous vaincrons !”, pour raviver la flamme de lutte anti-impérialiste.
Il a contribué à former l’Alliance des États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger), bloc souverainiste opposé à l’influence occidentale.

Son image jeune et charismatique, renforcée par les réseaux sociaux, attire un large soutien à travers l’Afrique et la diaspora.
Ibrahim Traoré est perçu comme un symbole de rupture avec l’ordre néocolonial, prônant l’autosuffisance, la souveraineté et l’indépendance vis-à-vis de l’Occident.