Madagascar — Disposant de la nationalité française, le président malgache Andry Rajoelina a été exfiltré du pays avec l’aide de la France. Cette opération, révélée par Voxafrica, a déclenché une vague d’indignation au sein de la population et de l’armée, déjà mobilisées contre son régime.
Une exfiltration organisée par la France
Selon le média Voxafrica, Andry Rajoelina a d’abord été transporté par hélicoptère Airbus H145 vers l’île Sainte-Marie, sur la côte Est de Madagascar. Il a ensuite été évacué vers l’île de La Réunion à bord d’un avion militaire français de type CASA CN-235 (immatriculé 64HH).
Cette assistance logistique française s’explique, selon plusieurs observateurs, par la double nationalité du chef de l’État, possédant également la nationalité française depuis plusieurs années.
La colère des manifestants et l’accusation d’ingérence
L’annonce de cette évacuation a provoqué une vive réaction au sein de la population malgache. Les manifestants, déjà mobilisés depuis plusieurs semaines contre la crise politique et sociale, dénoncent une nouvelle preuve d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays.
Des pancartes anti-françaises ont été observées dans plusieurs rassemblements à Antananarivo, tandis que des jeunes du mouvement dit de la « Génération Z » appelaient à la poursuite de la mobilisation jusqu’à la formation d’un gouvernement transitoire souverain.
L’armée rallie le peuple et pousse Rajoelina à l’exil
Le basculement décisif s’est produit le samedi 11 octobre, lorsque le CAPSAT (Corps d’Administration et des Services de l’Armée), une unité stratégique, a officiellement annoncé son ralliement aux manifestants. Cette défection majeure a entraîné la chute du régime et précipité le départ du président vers l’exil.
Des dizaines de morts avaient déjà été recensés dans les semaines précédentes, conséquence des affrontements entre forces de l’ordre et population.
Aujourd’hui, la situation reste tendue dans la capitale, où les discussions s’engagent pour la mise en place d’un Conseil de transition issu de la société civile et de l’armée.
Une page historique pour Madagascar
L’exfiltration d’Andry Rajoelina par la France marque une page historique dans la crise malgache. Elle symbolise à la fois la fin d’un cycle politique et le retour d’un vieux débat : celui du rapport ambigu entre Paris et ses anciennes colonies.
Alors que les Malgaches revendiquent une souveraineté pleine et entière, la transition à venir déterminera si Madagascar entre véritablement dans une nouvelle ère.


