Le président vénézuélien Nicolás Maduro a annoncé, le 22 octobre 2025, que son pays possède environ 5 000 missiles antiaériens portatifs russes de type Igla-S, destinés à contrer toute agression militaire des États-Unis. Cette déclaration intervient alors que Washington maintient une importante présence militaire dans la mer des Caraïbes, dans le cadre d’une opération antidrogue jugée par Caracas comme une menace directe contre sa souveraineté.
5 000 missiles russes pour défendre la souveraineté
S’exprimant lors d’une cérémonie retransmise à la télévision nationale, le président Nicolás Maduro a affirmé, selon G1.globo, que le Venezuela « dispose de rien de moins que 5 000 Igla-S positionnés sur des points clés de la défense antiaérienne ». Il a précisé que ces missiles ont déjà été testés lors d’exercices militaires ordonnés en réponse à la présence accrue des forces américaines dans la région.
L’Igla-S est un système de défense antiaérienne portable de fabrication russe, capable d’abattre des avions et des hélicoptères volant à basse altitude. Le dirigeant vénézuélien a déclaré que ce dispositif permet de « garantir la paix » et de dissuader toute tentative d’ingérence étrangère.
Selon les informations rapportées par le média brésilien, les États-Unis ont déployé des navires de guerre, des avions, un sous-marin et plusieurs centaines de militaires dans la mer des Caraïbes depuis début septembre, bombardant des embarcations qualifiées de « narcoterroristes ».

Frappes américaines et tensions régionales
Depuis plusieurs semaines, l’armée américaine mène des frappes ciblées dans la mer des Caraïbes et le Pacifique, affirmant lutter contre le trafic international de drogue. Le secrétaire américain à la Guerre, Pete Hegseth, a confirmé le bombardement d’un bateau au large de la Colombie, tuant deux personnes présentées comme membres d’une « organisation terroriste ».
Le président Donald Trump a justifié ces actions en invoquant le bilan humain lié à la drogue aux États-Unis, estimant que « 300 000 Américains sont morts à cause du narcotrafic ». Interrogé sur la légalité de ces frappes, il a répondu qu’elles étaient autorisées car réalisées en eaux internationales, une position soutenue par son secrétaire d’État, Marco Rubio, nous a fait savoir le journal G1.globo.
Cependant, un groupe d’experts indépendants de l’ONU a dénoncé ces bombardements comme des violations du droit international et des exécutions extrajudiciaires, appelant Washington à la retenue.
Au-delà de la démonstration militaire, l’annonce de Nicolás Maduro s’inscrit dans une stratégie de communication politique visant à affirmer la souveraineté du Venezuela face aux pressions extérieures. En évoquant ses liens stratégiques avec la Russie et en dénonçant la présence américaine dans la région, Caracas cherche à consolider son image de bastion anti-impérialiste.
Cependant, cette posture accentue aussi l’isolement diplomatique du pays et complique toute perspective de dialogue régional. Entre affirmation nationale et risque d’escalade, le Venezuela se trouve à un tournant délicat de son équilibre géopolitique.


