Au Bénin, une tentative de coup d’État survenue début décembre a été rapidement déjouée par l’armée. Plusieurs dizaines de personnes, majoritairement des militaires, ont depuis été interpellées et présentées à la justice à Cotonou, selon plusieurs sources concordantes, dont Le Monde et l’Agence France-Presse (AFP).
Des militaires poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’État
Une trentaine de personnes, principalement issues des forces armées, ont été placées sous mandat de dépôt mardi 16 décembre, à l’issue de leur audition par le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Elles sont poursuivies pour « trahison », « assassinat » et « attentat à la sûreté de l’État ».
Le 7 décembre, des mutins avaient affirmé à la télévision nationale avoir destitué le président Patrice Talon. La tentative de coup d’État a toutefois été déjouée le jour même par l’armée béninoise, avec l’appui du Nigeria et de la France. Plusieurs morts ont été signalés et certains mutins, dont leur chef présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, restent en fuite, selon des sources judiciaires et sécuritaires.
Suites judiciaires et procédures en cours
Dans ce contexte tendu, Chabi Yayi, fils de l’ancien président Boni Yayi et membre du parti d’opposition Les Démocrates, a été remis en liberté après son audition par la police judiciaire, tout en restant poursuivi pour des faits liés à la tentative de putsch.
Il devrait être de nouveau entendu dans les prochains jours.
Cet épisode intervient alors que Patrice Talon s’apprête à quitter le pouvoir en avril, conformément à la Constitution, qui limite le nombre de mandats présidentiels. Il relance les débats sur l’état de la démocratie béninoise, entre stabilité institutionnelle, accusations de dérive autoritaire et enjeux liés à la transition politique à venir.
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