La Chine utilise les terres rares pour répondre à l’embargo américain

La Chine répond à l’embargo technologique américain en restreignant l’exportation de terres rares, ressources indispensables aux industries occidentales de l’armement, de l’électronique et des technologies vertes. Cette décision révèle la dépendance stratégique de Washington et bouscule l’équilibre économique mondial.

Le 19 octobre 2025, dans Le Libre Journal de Géopolitique Profonde, Nicolas Stoquer reçoit Laurent Michelon et Raphaël Besliu. Michelon, entrepreneur français installé en Chine depuis plus de vingt ans entre Hong Kong et Pékin, ancien acteur de la diplomatie culturelle et auteur de « Comprendre la relation Chine-Occident », analyse la stratégie chinoise face aux restrictions américaines sur les semi-conducteurs.

Pékin utilise l’arme des terres rares

Pékin a répondu aux sanctions américaines en restreignant ses exportations de terres rares, ressources critiques pour l’industrie de défense, l’électronique et les technologies propres. Cette décision expose la dépendance stratégique de Washington : la Chine contrôle l’essentiel de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Selon les intervenants de l’émission, cette riposte montre un renversement d’équilibre — ce n’est plus la Chine qui subit les règles du commerce international, mais elle qui peut désormais les imposer.

Vers un ordre multipolaire

Cette offensive s’inscrit dans une dynamique plus large : montée des BRICS, coopération sino-russe, influence croissante de l’Organisation de coopération de Shanghai. Ce bloc eurasien structure progressivement un ordre multipolaire échappant à l’hégémonie américaine. Pour l’Europe, notamment la France, l’enjeu est stratégique : continuer à s’aligner sur Washington, au risque d’être marginalisée, ou définir une relation pragmatique avec Pékin pour défendre sa souveraineté économique.

La stratégie de Pékin montre qu’un pays devient puissant lorsqu’il contrôle ses ressources et leur transformation. L’Afrique dispose des mêmes atouts : minerais critiques, terres rares, énergie. Reste à passer d’un modèle d’exportation brute à un modèle de souveraineté et de valeur ajoutée. Celui qui maîtrise ses ressources maîtrise son destin.

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