France : la sécurité en Afrique de l’Ouest « ne nous concerne plus 

Soldats français quittant une base aérienne en Afrique.

De plus en plus contestée sur le continent africain, la France continue de perdre du terrain en Afrique de l’Ouest, en particulier dans la zone sahélienne.

Le 17 juillet 2025, la France a officiellement fermé sa dernière base militaire au Sénégal, après six décennies de présence constante.

Retrait assumé, mais regretté

Une semaine plus tard, Thani Mohamed-Soilihi, ministre français chargé des relations avec les pays francophones, a tenu des propos sans ambiguïté en Afrique du Sud, où il participait à une réunion du G20 sur le développement mondial.

« Je suis désolé de le dire, mais cela ne nous concerne plus. » Selon lui, la France n’a plus vocation à gérer la sécurité de pays qui ont rompu les liens. « C’est dommage, car tout le monde peut voir la différence entre (avant et maintenant) », a-t-il ajouté.

Si la France tourne la page de sa présence militaire en Afrique de l’Ouest, elle ne compte pas couper tous les ponts.

Thani Mohamed-Soilihi rappelle que le retrait des troupes ne signifie pas la fin des relations avec les pays francophones de la région : « Nous cherchons d’autres moyens de maintenir des liens », explique-t-il, laissant entendre que la coopération passera désormais par la diplomatie, la francophonie, le développement économique et les partenariats culturels.

Cette déclaration marque une rupture claire avec la doctrine française des dernières décennies, où Paris intervenait régulièrement dans ses anciennes colonies sous couvert de coopération militaire ou de lutte contre le terrorisme.

Fin de la Françafrique

Depuis 2022, la France s’est retirée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, suivie par le Tchad et récemment le Sénégal, avec la fermeture de sa dernière base le jeudi 17 juillet 2025.

Ces départs symbolisent le déclin de l’influence de la « Françafrique » et l’essor de nouveaux partenariats avec des pays comme la Russie, la Chine ou l’Iran.

Il faut rappeler que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en mars 2025, dénonçant l’ingérence française et un ordre international jugé injuste.

Cette prise de distance met en doute la possibilité d’une présence française durable dans ces pays, surtout si l’on considère la déclaration du ministre affirmant vouloir « maintenir des liens » par d’autres moyens.

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