Le 26 octobre 2025, l’activiste béninois Kemi Seba a annoncé sur sa page officielle qu’il entamait son « ultime combat » contre le régime du président Patrice Talon. Cette déclaration, largement relayée sur les réseaux sociaux, marque une nouvelle étape dans la confrontation entre le fondateur d’Urgences Panafricanistes et le pouvoir en place à Cotonou.
Kemi Seba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, docteur honoris causa et épistémologue de la panafricanité fondamentale, a renforcé sa position ce dimanche sur sa page officielle suivie par plus de 1,4 million d’abonnés. Opposant politique reconnu au Bénin, il exerce une influence considérable sur les réseaux sociaux, où il compte plus de 500 000 abonnés sur TikTok, 310 000 sur Instagram et 308 000 sur X (ex-Twitter).
Dans son message, il déclare : « Je pourrais poursuivre mon combat panafricaniste à l’échelle internationale » tout en fermant les yeux sur les injustices au Bénin qui frappent l’opposition, « mais je ne le veux pas. Je n’aurais pas la conscience tranquille si je me taisais face à ce que je vois ». Le militant dénonce ce qu’il qualifie de « régime injuste », reprochant au pouvoir en place de marginaliser l’opposition depuis 2019.
Une opposition politique réaffirmée
Depuis plusieurs années, le climat politique au Bénin est marqué par des tensions persistantes entre le pouvoir exécutif et l’opposition, souvent accusée d’être écartée du jeu électoral. Kemi Seba évoque ouvertement la nécessité de « parasiter ce gouvernement inique qui impose la tyrannie », affirmant vouloir « causer des problèmes à ce régime » jusqu’à l’élection présidentielle d’avril 2026.
« Je ferai tout (avec d’autres de la résistance) d’ici à avril 2026 pour abîmer ce régime corrompu et corrupteur, qui est par ailleurs un pilier de la FRANÇAFRIQUE 2.0 », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé le parcours de Patrice Talon lorsqu’il était lui-même opposant, mentionnant sa fuite du Bénin « par la malle arrière » et son exil de trois ans en France pour combattre le régime de Yayi Boni.
Selon Kemi Seba, les actions que s’était alors autorisées l’actuel président ne sauraient aujourd’hui être interdites à ceux qui s’opposent à lui et à son entourage.
Cette comparaison, exprimée de manière indirecte, souligne la continuité historique des luttes politiques et la légitimité revendiquée de la résistance actuelle.
Une influence croissante sur la scène africaine
En se positionnant frontalement contre le président béninois, Kemi Seba s’expose à une confrontation ouverte avec un pouvoir qu’il accuse d’« asphyxier économiquement la majorité du peuple » tout en favorisant une minorité de privilégiés.
Il reconnaît toutefois les avancées infrastructurelles réalisées par le gouvernement, tout en appelant à une enquête sur la transparence de certains projets :
« Oui, ce régime, sur le terrain infrastructurel, fait un travail qu’il serait puéril de nier… Mais à quoi bon présenter une belle vitrine si vous faites saigner, pendant ce temps, la majeure partie de vos administrés ? »
Considéré comme l’une des figures les plus respectées sur le plan national et international, Kemi Seba bénéficie d’une forte crédibilité auprès de la jeunesse et des mouvements panafricanistes.
Ses discours anticolonialistes et souverainistes pourraient, en quelque sorte, intensifier les tensions politiques à l’approche de 2026, dans un contexte marqué par la montée des mouvements de la “Gen Z” à l’échelle mondiale.
Selon l’analyse de ses déclarations successives, cet engagement semble viser à « abîmer » le régime politique de Patrice Talon et à proposer au peuple béninois un avenir souverain, à l’image des trajectoires suivies par le Mali, le Niger et le Burkina Faso.