Niger : un prêt stratégique de la BAD pour l’énergie et l’économie

Illustration d’un poste électrique au coucher du soleil, représentant la modernisation du secteur énergétique.

La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 29 juillet 2025, un prêt de 144,27 millions de dollars destiné au Niger.

Ce financement cible l’amélioration de l’accès à l’électricité et le renforcement de la compétitivité économique nationale.

Le Niger fait face à un défi énergétique majeur : seulement 22,5 % de sa population a accès à l’électricité, et ce chiffre tombe à 4,5 % dans les zones rurales.

Pour pallier cette situation, la Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder un prêt de 144,27 millions de dollars pour financer la première phase d’un programme de gouvernance énergétique et de compétitivité.

Ce programme vise à faire passer le taux d’accès à l’électricité à 30 % d’ici 2026, avec une attention particulière aux énergies renouvelables.

Solaire et pétrole

Le Niger prévoit d’atteindre 240 MW d’énergie solaire d’ici 2030, dont 50 MW d’ici fin 2026. Ces efforts s’inscrivent dans le compact énergétique stratégique adopté par décret national.

Malgré des contraintes structurelles, le Niger a enregistré 8,8 % de croissance du PIB en 2024, notamment grâce à la montée en puissance de sa production pétrolière (prévision de 90 000 barils/jour en 2026).

Cette transition vers le solaire permettrait de réduire la dépendance aux importations d’énergie et d’assurer une meilleure stabilité du réseau national, tout en répondant aux engagements climatiques.

Croissance et réformes

« Ce programme représente notre engagement à soutenir la reprise économique et l’indépendance énergétique du Niger, a déclaré le directeur général du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest, Lamin Barrow. En améliorant l’accès à l’énergie et en renforçant les cadres de gouvernance, nous aidons à asseoir les fondations d’une croissance durable qui bénéficiera à tous les Nigériens, particulièrement les populations les plus vulnérables. »

La BAD mise sur cette dynamique pour stimuler la contribution du secteur manufacturier, appelée à croître de 2,5 % à 3,8 % du PIB.

Le gouvernement compte renforcer les infrastructures de base, améliorer le climat des affaires et soutenir l’innovation locale pour encourager la création d’emplois.

Le gouvernement compte renforcer les infrastructures de base, améliorer le climat des affaires et soutenir l’innovation locale pour encourager la création d’emplois.

Le programme soutient également des réformes de la gestion des finances publiques, avec un accent sur la mobilisation fiscale, l’apurement des arriérés intérieurs, ainsi que l’amélioration du dialogue public-privé. Il prépare aussi l’adoption d’une politique industrielle et commerciale.

Ces efforts visent à instaurer un climat de confiance durable pour les investisseurs, tout en structurant une économie plus transparente, performante et résiliente.

Le développement de partenariats public-privé, combiné à une meilleure gouvernance, contribuera à sécuriser les projets sur le long terme et à garantir leur impact social.

Inclusion et investissements

L’inclusion figure parmi les priorités. Des mesures spécifiques sont prévues pour les femmes, les jeunes et les 507 000 déplacés internes, victimes de l’insécurité dans le Sahel.

Le programme ambitionne de favoriser leur accès à l’emploi et aux services essentiels.

Le projet prévoit d’attirer 527 millions $ d’investissements privés d’ici 2030, notamment via des mini-réseaux électriques ruraux.

Ces mini-réseaux devraient favoriser l’émergence d’activités économiques locales (artisanat, agroalimentaire, services), tout en réduisant les inégalités territoriales.

La mise à jour du cadre légal permettra une participation accrue des entreprises dans le secteur énergétique.

Ce prêt marque une étape décisive dans le partenariat entre le Niger et la Banque africaine de développement. Il ne s’agit pas seulement d’électrifier des foyers, mais de transformer les fondations économiques et sociales du pays.

L’objectif est clair : sécurité énergétique, inclusion et compétitivité pour un développement durable au cœur du Sahel.

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