Niger : Macron défend Bazoum, Yamb salue Tiani – deux visions opposées

Macron face à Nathalie Yamb : deux visions du Niger

Au Niger, le 26 juillet 2025 marque les deux ans du renversement de Mohamed Bazoum. Les réactions s’affrontent sur les réseaux sociaux : entre Emmanuel Macron et Nathalie Yamb, le fossé est total.

Macron fidèle à Bazoum

Après deux ans du renversement de l’ex-président Mohamed Bazoum, deux discours opposés structurent le débat international.

D’un côté, Emmanuel Macron réitère sa condamnation de ce qu’il considère comme la détention arbitraire de Bazoum et appelle à sa libération. De l’autre, Nathalie Yamb salue l’action de la transition militaire sous le général Abdourahamane Tiani.

Le Niger vient de passer le cap des deux ans depuis le renversement de l’ex-président Bazoum. Pour certains, cet événement reste un coup d’État injustifiable ; pour d’autres, il a libéré un pays enchaîné. Ce contraste s’est illustré dans deux déclarations largement relayées sur les réseaux sociaux.

Position d’Emmanuel Macron

D’un côté, Emmanuel Macron, président de la République française, a publié sur son compte Facebook :

« En ce jour, mes pensées vont à Mohamed Bazoum, arbitrairement détenu depuis 2 ans après le putsch qui l’a renversé… Je joins ma voix à toutes celles qui demandent sa libération. »

Ce message présidentiel, sobre mais ferme, inscrit la position française dans la continuité d’un soutien au régime déchu et à l’ordre constitutionnel.

Position de Nathalie Yamb

De l’autre, l’activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb, très suivie sur les réseaux (plus de 2,3 millions d’abonnés cumulés), adopte une posture radicalement opposée.

Sur X et Facebook, elle écrit :

« Deux ans aujourd’hui que le général Abdourahamane Tiani et les membres du CNSP nous ont débarrassés du cancer Bazoum… »

Son ton, direct et revendicatif, réaffirme l’adhésion populaire à une transition qu’elle qualifie de « refondation

Puis, dans une réponse directe adressée à Macron, publiée en commentaire sous son post Facebook, Nathalie Yamb le critique vivement.

Selon elle, le président français ne serait pas réellement préoccupé par le sort de Bazoum et de son épouse, mais plutôt par la perte du contrôle économique qu’assurait leur régime sur les ressources du Niger au profit de la France :

« Lol ! Ce ne sont pas tant Bazoum et son épouse qui te préoccupent, Macron, mais bien la perte du système de prédation des ressources nigériennes dont il assurait la protection au profit de la France. »

Élu en 2021, Mohamed Bazoum est renversé par sa garde présidentielle, placée sous les ordres du général Abdourahamane Tiani. Ce dernier prend le pouvoir et conduit la transition à travers le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Depuis, Bazoum et son épouse Hadiza sont retenus dans des conditions dénoncées comme « arbitraires » par plusieurs organisations internationales.

Rupture politique et rapprochement régional

Mais à l’intérieur du pays, les autorités de la transition engagent une rupture dans les domaines politique, économique et sécuritaire.

Le gouvernement du président Tiani multiplie les actes symboliques : retrait des accords militaires avec la France, rapprochement du Mali et du Burkina Faso, avec lesquels il fonde l’Alliance des États du Sahel (AES), un bloc de souveraineté en rupture avec les anciens partenariats occidentaux.

Le président français Macron, très actif sur les réseaux, a toujours considéré le renversement de Bazoum comme un « putsch » illégal. Il s’exprimait déjà en juillet 2023 en ces termes :

« Ce coup d’État est parfaitement illégitime et profondément dangereux. Pour les Nigériens, pour le Niger et pour toute la région. »

Depuis, Paris a maintenu son soutien aux appels de la CEDEAO et de l’Union africaine pour un retour à l’ordre constitutionnel, et a fini par retirer ses troupes du territoire nigérien à la demande des autorités de transition.

Une combattante de la souveraineté populaire

Connue pour ses prises de position souverainistes et panafricaines, Nathalie Yamb ne mâche pas ses mots à l’occasion de la célébration du pouvoir de la transition :

« Deux ans que l’armée monte en puissance pour nous protéger, déjouer les complots et atomiser les mercenaires néocoloniaux. »

Selon lui, cela fait exactement deux ans que le peuple nigérien résiste aux impérialistes. Elle affirme : « Nous ne reculerons pas, nous vaincrons. »

Madame Yamb affirme que le Niger, sous la conduite de Tiani et du CNSP, est engagé sur la voie de la libération.

Elle salue également la résistance du peuple face aux attaques, se dit fière de son président et reste convaincue que, malgré les épreuves, la victoire viendra.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Retour en haut