À l’occasion du deuxième anniversaire de la prise de pouvoir par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani s’est adressé à la nation, le 25 juillet 2025.
Dans un discours de plus de 18 minutes, diffusé sur le canal YouTube de la RTN – Radio Télévision du Niger, le chef de l’État a dressé un bilan de la transition.
Il a rappelé que le Niger reste engagé « sur le chemin de la souveraineté pleine et entière », malgré « un contexte difficile » et des menaces multiples.
Réformes, continuité et refondation
« Nous avons objectivement besoin d’une organisation adaptée à notre contexte pour réaliser notre projet politique », a déclaré le président Tiani, ajoutant que « les réformes en cours ne sauraient être menées dans la précipitation ».
Il a rappelé que la Charte de la refondation, issue des Assises nationales de février 2025, constitue le socle d’une nouvelle République.
Le général Tiani a attribué les difficultés actuelles – notamment économiques et sécuritaires – aux répliques du système renversé en 2023.
Il dénonce une offensive étrangère, soutenue par des élites locales : sanctions, terrorisme, manipulation médiatique, sabotage économique et divisions internes.
« Après avoir échoué à organiser le blocus total de notre pays […] les forces coalisées opposées à notre émancipation politique et économique ont décidé […] de se réorganiser pour atteindre autrement leurs objectifs, en combinant de façon sournoise opération terroriste, action économique subversive, manipulation politique interne ainsi que guerre informationnelle », a déclaré le président Tiani.
Ce diagnostic structurel met en lumière une lecture géopolitique où le Niger et ses alliés du Sahel (Burkina Faso, Mali) se présentent comme cibles d’un système international hostile à toute rupture avec l’ordre postcolonial.
Travail, unité et résilience nationale
L’un des passages les plus explicites du discours du président Tiani oppose deux trajectoires historiques : la première, celle du « chaos programmé » et de la soumission à des intérêts étrangers ; la seconde, celle du « refus de la soumission » et de la construction endogène d’un État souverain.
Tiani a salué les effets du programme d’irrigation, évoquant l’absence de période de soudure et des denrées accessibles. Il y voit la preuve que « le travail bien fait porte ses fruits » et appelle les Nigériens à redoubler d’efforts.
Enfin, le président Tiani a conclu par un appel à l’unité, à la prière et à l’effort collectif : « Je vous invite à plus d’engagement et de travail pour réussir ensemble dans l’union et la solidarité. »