Trump accuse le Nigeria de persécutions religieuses et menace de couper l’aide américaine

Sur Truth Social, Donald Trump accuse le gouvernement nigérian de fermer les yeux sur des violences visant des communautés chrétiennes et menace de suspendre l’aide américaine. Abuja rejette les accusations et rappelle que la liberté religieuse est « garantie par la Constitution ». Dans la foulée, Nathalie Yamb affirme que la sortie de Trump constitue un prétexte stratégique pour une future ingérence américaine en Afrique.

Position de Donald Trump

Dans une publication du 1ᵉʳ novembre 2025, Donald Trump affirme que les chrétiens du Nigeria se trouvent « face à une menace existentielle ». Selon lui, des groupes armés islamistes seraient responsables de « milliers de morts ». Il annonce vouloir classer le Nigeria parmi les « pays particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse.

Trump déclare également :

« Lorsque des chrétiens, ou tout autre groupe, sont massacrés comme c’est le cas au Nigeria (3 100 contre 4 476 dans le monde), quelque chose doit être fait ! »

Il demande au Congrès des États-Unis — en citant Riley Moore, Tom Cole et la Commission des crédits de la Chambre — d’engager une enquête parlementaire. Selon Fox News, l’actuel président envisage de bloquer l’aide américaine et laisse entendre que les États-Unis pourraient intervenir si Abuja « ne met pas fin aux persécutions religieuses ».

Réponse du Nigeria

Le président Bola Ahmed Tinubu réfute les accusations. Sur X, il assure que la liberté de religion est « protégée par la Constitution » et rappelle que le gouvernement travaille avec des représentants chrétiens et musulmans pour limiter les violences intercommunautaires.

Enjeux diplomatiques

Si Washington suspendait son aide, cela affecterait :

  • la coopération militaire contre Boko Haram ;
  • les opérations contre les groupes affiliés à l’État islamique ;
  • les programmes de soutien humanitaire américains.

La prise de position de Trump intervient dans un contexte où le Nigeria fait face à un mélange de violences armées, de conflits locaux et de rivalités politiques.

Réaction de Nathalie Yamb

Sur X, Nathalie Yamb, conseillère spéciale du président nigérien Abdourahamane Tiani, répond aux déclarations de Donald Trump. Selon elle, la sortie de Trump sur les « persécutions de chrétiens » au Nigeria n’est pas un acte de défense religieuse, mais un prétexte stratégique. Elle affirme :

« Le prochain pays qui sera attaqué par les USA, après le Venezuela, c’est le Nigeria. »

Elle estime que Washington réutilise un schéma déjà vu en Irak et en Libye : inventer une justification morale pour intervenir dans un pays stratégique. Yamb poursuit :

« Cette fois, il ne s’agit pas de pseudo armes de destruction massives, d’armes nucléaires ou de pseudo drogues: le motif évoqué est la défense des chrétiens. »

Elle met en garde contre l’objectif réel, qu’elle décrit comme un « plan de balkanisation » du Nigeria. Enfin, elle interpelle les Africains : « Continuez d’être déconcentrés, émotifs et divisés. L’Hégémon, lui, déroule son plan. »

Pour Yamb, la « défense des chrétiens » n’est qu’un récit destiné à légitimer une nouvelle ingérence américaine en Afrique.

Cette affaire ouvre une phase de tension entre Washington et Abuja : Trump invoque la liberté religieuse, le Nigeria dément, tandis que Nathalie Yamb y voit un risque d’ingérence américaine.

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