Ouattara vise un 4ᵉ mandat : une diversion dénoncée par Issa Diawara

Portraits de Issa Diawara et Alassane Ouattara en opposition politique.

Dans une analyse percutante, le géopoliticien malien Issa Diawara critique la candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat, dénonçant une manœuvre politique en pleine crise diplomatique.

Dans une analyse publiée le 29 juillet 2025 sur sa chaîne YouTube Général Issa Diawara, le géopoliticien malien Issa Diawara revient sur l’annonce par Alassane Ouattara de sa candidature à un 4ᵉ mandat présidentiel.

Selon lui, le choix du moment n’a rien d’innocent : la déclaration intervient au lendemain de l’annonce de l’assassinat du militant burkinabè Alino Faso et en pleine tension diplomatique entre Abidjan et Ouagadougou.

L’annonce « du 4ᵉ mandat » a servi à brouiller la communication sur l’affaire Alino Faso, affirme Diawara, pointant une tentative de diversion médiatique.

Opposants marginalisés

Diawara déplore que l’opposition ivoirienne ait été progressivement neutralisée : Laurent Gbagbo et Guillaume Soro écartés, Tidjane Thiam exilé et plusieurs leaders emprisonnés.

Le climat sécuritaire est invoqué pour interdire des manifestations, comme celle prévue le 2 août 2025.

« Maintenant en Côte d’Ivoire, on refuse une manifestation prétextant une insécurité. Alors soit c’est vraiment vrai, il y a de l’insécurité en Côte d’Ivoire, soit c’est faux. Et quand c’est faux, ça montre que le préfet de monsieur Alassane Dramane Ouattara a menti, et c’est pas bon ça » accuse-t-il.

Le double jeu diplomatique de la CEDEAO

Alors que la CEDEAO avait menacé d’intervenir militairement au Niger après le coup d’État du général Abdourahamane Tiani en juillet 2023, elle reste aujourd’hui silencieuse face à ce que Diawara qualifie de « confiscation du pouvoir par des moyens pseudo-légaux » en Côte d’Ivoire.

Diawara dénonce une CEDEAO sélective, qui ferme les yeux sur les manœuvres constitutionnelles en Côte d’Ivoire tout en sanctionnant sévèrement les transitions militaires au Mali, au Burkina ou au Niger.

Deux poids, deux mesures ?

Il oppose les longs mandats d’anciens chefs d’État comme Paul Biya (92 ans, 8 mandats) et Alassane Ouattara (83 ans, en lice pour 20 ans de pouvoir), à la courte durée accordée aux jeunes dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES).

« Comment donner 20 ans à un octogénaire et refuser 10 ans à des présidents de 40 ans ? », questionne-t-il.

Le géopoliticien malien Diawara dépeint un paysage politique ivoirien verrouillé, marqué par une démocratie de façade, un usage stratégique de la légalité, et un silence complice des institutions régionales.

Son analyse interpelle : la CEDEAO peut-elle encore prétendre défendre la démocratie si elle reste muette face aux dérives électorales de ses alliés ?

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