Le Burkina Faso a adopté un projet de loi autorisant la ratification de l’accord de coopération nucléaire signé avec la Russie. Cette initiative vise à garantir l’indépendance énergétique du pays et à renforcer son développement socio-économique.
Accord stratégique pour l’indépendance énergétique
Réuni en Conseil des ministres, le gouvernement du Burkina Faso a adopté un projet de loi permettant de ratifier l’accord nucléaire signé le 19 juin 2025 à Saint-Pétersbourg avec la Russie. Cet accord définit un cadre juridique et technique pour développer l’énergie nucléaire à usage civil et prévoit la construction d’une centrale nucléaire.
En octobre 2023, à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie à Moscou, la Russie avait déjà officialisé la signature d’accords de coopération nucléaire civile avec le Burkina Faso et le Mali. À cette occasion, Ouagadougou avait confirmé dans un communiqué : « Le gouvernement du Burkina Faso a signé un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale nucléaire. La construction de cette centrale nucléaire a pour objectif de couvrir les besoins énergétiques des populations. »

Cette déclaration posait ainsi les bases du partenariat, qui vient d’être consolidé en 2025 par l’adoption d’un projet de loi autorisant la ratification de l’accord signé à Saint-Pétersbourg.
Le pays fait face à de profondes disparités dans l’accès à l’électricité : au 31 décembre 2023, le taux national d’électrification atteignait seulement 26,29 %, avec 87,04 % en zones urbaines contre 7,02 % en zones rurales. Cette situation freine le développement dans l’éducation, la santé et l’industrie, nous a rappelé le média chinois Xinhua.
Avec ce projet, Ouagadougou entend réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées et stabiliser son approvisionnement énergétique.
Une coopération élargie avec la Russie et l’Afrique
Au-delà du Burkina Faso, la Russie, via sa société Rosatom, a déjà signé des accords nucléaires civils avec plusieurs pays africains, dont le Mali, le Niger, le Rwanda, le Burundi, le Congo, la Tanzanie et le Zimbabwe. Ces accords incluent la formation de personnel, le transfert de technologies et la construction de centrales ou de centres de recherche.
Pour le Burkina Faso, ce partenariat marque une volonté affirmée d’investir dans une énergie durable, stratégique et moderne, capable de transformer le paysage économique national et de renforcer son rôle régional.
Le projet de loi sur la coopération nucléaire avec la Russie illustre la détermination du Burkina Faso à bâtir une stratégie énergétique ambitieuse. Si l’Assemblée législative de transition adopte ce texte, le pays ouvrira la voie à la construction de sa première centrale nucléaire, avec des impacts majeurs sur l’électrification, la croissance économique et son indépendance énergétique.