Côte d’Ivoire : le PPA-CI dénonce la dérive autoritaire du régime Ouattara et annonce une prochaine adresse de Laurent Gbagbo

Côte d’Ivoire — Le 15 octobre 2025, le Conseil stratégique du PPA-CI, présidé par Laurent Gbagbo, a dénoncé la dérive autoritaire du régime Ouattara et appelé à la mobilisation démocratique. Le parti annonce une prochaine prise de parole de son leader.

Réuni à Abidjan sous la présidence de Laurent Gbagbo, le Conseil stratégique et politique du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a analysé la situation nationale et exprimé ses inquiétudes face à la montée des tensions politiques. Le parti dénonce la répression des mouvements citoyens et accuse le pouvoir en place d’autoritarisme. Une déclaration officielle du président Gbagbo est annoncée pour les prochains jours.

Contexte politique et enjeux

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, la Côte d’Ivoire traverse une phase de fortes crispations. L’opposition, regroupée autour du Front commun PPA-CI / PDCI-RDA, reproche au chef de l’État Alassane Ouattara de vouloir se maintenir au pouvoir pour un quatrième mandat et de verrouiller l’espace politique.

Le Conseil stratégique et politique du PPA-CI, réuni en session extraordinaire, a fait le bilan des manifestations du 11 octobre et de leurs conséquences. Dans son communiqué, le parti condamne les répressions, affirme sa fidélité aux principes constitutionnels et réaffirme sa volonté de poursuivre une résistance pacifique pour la restauration de l’État de droit. Laurent Gbagbo a laissé entendre qu’il s’adresserait très bientôt à la nation pour appeler à l’unité et à la vigilance.

Communiqué intégral du Conseil stratégique et politique du PPA-CI :

Sur convocation et sous la présidence effective de son Excellence Monsieur Laurent Gbagbo, Président du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), le Conseil Stratégique et politique (CSP) s’est réuni ce mercredi 15 Octobre 2025, en séance extraordinaire, élargie aux présidents des organes centraux du Parti, au Cabinet du Président du Parti, sis à Attoban, de 12h à 14h

L’ordre du jour a porté sur l’analyse de la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire.

Notre pays, la Côte d’Ivoire, est actuellement secoué par une grave crise pré-électorale.

Cette crise est née des dérives autocratiques de l’actuel Chef de l’Etat, Monsieur Alassane Ouattara, Président du RHDP, qui refuse tout dialogue politique en vue de réunir les conditions d’élections inclusives, justes et transparentes et s’obstine, dans le même temps, à briguer un 4ème mandat anticonstitutionnel, alors qu’il a instrumentalisé les institutions de la République pour écarter ses adversaires les plus sérieux, dont le Président Laurent GBAGBO, candidat du PPA-CI, le Ministre Cheick Tidjane THIAM, candidat du PDCI-RDA et le Premier Ministre Pascal AFFI N’GUESSAN, candidat du FPI.

Au cours de la session extraordinaire de ce jour le CSP a entendu une communication du Pr Sébastien DANO DJEDJE, Président Exécutif du Parti, membre du Comité de pilotage du Front Commun PPA-CI / PDCI-RDA.

Son exposé a fait le point sur les manifestations démocratiques pacifiques organisées par le Front commun, appuyé par des Partis politiques membres de la CAP- CI, des candidats recalés par le Conseil constitutionnel et des associations de la société civile.

Ainsi, le CSP a été informé que la marche pacifique organisée par le Front commun le 11 octobre 2025 à Abidjan et les marches éclatées organisées à l’intérieur du pays ont toutes été brutalement réprimées.

À ce jour le bilan provisoire de ces répressions d’une violence inouïe s’établit comme suit :

– Deux personnes décédées:

un bébé de deux ans étouffé par les gaz d’une grenade lancée par les forces de l’ordre dans une cour dans le département d’Adzopé

le jeune Allouan Ernest, atteint au cou d’une balle tirée par les forces de l’ordre et décédé sur la table d’opération.

Précision importante: contrairement à ce qu’affirme le communiqué précipité de la police le meurtre du jeune Allouan Ernest n’est pas le fait d’individus non identifiés. Les faits se sont produits sous les yeux des populations de Bonoua

On note une trentaine de blessés et plus de sept cent (700) personnes interpellées dont 65 ont été déjà mis sous mandat de dépôt au Pôle Pénitentiaire d’Abidjan.

Le CSP salue la mémoire des victimes, adresse ses condoléances aux familles endeuillées.

Il apporte sa compassion aux blessés, assure son assistance aux aux personnes en détention.

Le CSP ne s’étonne point des dérives fascisantes du régime RHDP, un régime visiblement aux abois.

Face à la gravité de la situation le PPA-CI réaffirme sa détermination à poursuivre résolument, dans le cadre du Front commun, en liaison avec le autres partis politiques et les organisations de la société civile, le combat pour le respect de la Constitution, pour la restauration de la démocratie et de l’état de droit. Il rappelle qu’aucune autre voie ne se présente au peuple ivoirien épris de liberté et de justice que celle de la résistance à ce régime dictatorial qui tente de se maintenir au pouvoir par la terreur.

Le Président Laurent Gbagbo, Président du Parti, a indiqué au CSP qu’il suit de très près les événements qui se déroulent depuis quelques jours.

Il exprime sa fierté face à la détermination des citoyens ivoiriens à se battre pour le respect de la Constitution, pour des élections inclusives et démocratiques.

Il entend les cris d’indignation et de raz-le-bol des populations.

Il a décidé de s’adresser dans les tout prochains jours au peuple de Côte d’Ivoire.

Dans l’attente de cette importante adresse le PPA-CI exhorte les militants et sympathisants du Front commun et tous les citoyens ivoiriens qui aspirent à une Côte d’Ivoire plus libre et plus démocratique à maintenir les manifestations contre le 4ème mandat, pour la paix et le respect de la Constitution.

Fait à Abidjan le 15 octobre 2025

Le CSP

Portée politique et analyse

Ce communiqué confirme le rôle central de Laurent Gbagbo dans la recomposition de l’opposition ivoirienne. Le PPA-CI cherche à se poser en garant du respect constitutionnel face à un pouvoir accusé de confisquer le processus démocratique. La prochaine allocution de Gbagbo pourrait marquer une nouvelle étape dans la mobilisation populaire autour du Front commun.

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