La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a été investie pour un second mandat lors d’une cérémonie exceptionnellement organisée sur une base militaire à Dodoma, à huis clos, dans un contexte de tensions politiques et d’accusations de fraude électorale.
Investiture sous haute sécurité
Le 3 novembre, Samia Suluhu Hassan, 64 ans, a prêté serment pour un nouveau mandat après avoir été déclarée victorieuse avec 98 % des voix, a rapporté le journal Capital FM. Contrairement aux investitures traditionnelles ouvertes au public, la cérémonie s’est déroulée sur le terrain de parade des Forces de défense populaire de Tanzanie et n’a accueilli que des responsables gouvernementaux et sécuritaires.
L’événement a été retransmis par la télévision nationale TBC, tandis que les journalistes indépendants ainsi que les délégations étrangères ont été exclus. Selon le parti d’opposition Chadema, l’élection est une « mascarade démocratique » : plusieurs opposants auraient été arrêtés ou disqualifiés avant le vote. Le parti affirme que plus de 700 personnes ont été tuées dans les violences post-électorales, tandis que l’ONU dit avoir confirmé au moins 10 morts.
Contestation et inquiétudes internationales
Malgré les accusations de répression, le gouvernement défend le couvre-feu et le blocage d’Internet comme des mesures visant à « sauver des vies » et à empêcher la propagation de « fausses informations ». Des témoins signalent des descentes nocturnes dans les bastions de l’opposition, et des familles déclarent ne pas retrouver leurs proches.
Plusieurs missions diplomatiques exhortent les autorités à rétablir les libertés et à permettre des enquêtes indépendantes, alors que des Tanzaniens estiment vivre l’un des épisodes les plus sombres depuis l’indépendance.
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