Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo officiellement candidat à la présidentielle 2025

Laurent Gbagbo prononçant un discours, vêtu d’une chemise blanche, souriant et pointant du doigt.

Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a déposé, le 25 août 2025, le dossier de candidature de son président, Laurent Gbagbo, auprès de la Commission électorale indépendante (CEI).

L’ancien chef de l’État (2000-2011) confirme ainsi son ambition de briguer de nouveau la magistrature suprême, malgré les débats sur son éligibilité.

Un dépôt de candidature très attendu

C’est Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, qui a conduit la délégation au siège de la CEI, à Cocody. Selon lui, le parti a recueilli 27 parrainages régionaux sur 33, alors que seulement 17 étaient exigés.

« Ce jour, lundi 25 août 2025, est un jour mémorable pour nous, parce que c’est ce jour que nous avons choisi pour déposer le dossier de candidature de Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle d’octobre 2025 », a-t-il déclaré devant une foule de militants venus scander : « On va installer Gbagbo ».

Une campagne placée sous le signe de la paix

Dano Djédjé a souligné que, dans un pays qui se veut démocratique, les élections doivent permettre aux responsables politiques de présenter leurs ambitions et aux citoyens de faire librement leur choix.

Il a appelé à des élections organisées dans « la transparence totale, dans l’inclusivité des candidatures, dans la rigueur, la crédibilité et surtout dans la paix », tout en affirmant que le PPA-CI resterait mobilisé pour défendre la candidature de son leader.

Un parcours politique marqué par les épreuves

Historien et syndicaliste, Laurent Gbagbo a été emprisonné dans les années 1982-1988 pour ses activités militantes. Président de 2000 à 2011, il a mené une politique critique à l’égard du « néocolonialisme » français.

Contesté lors de l’élection de 2010, il a refusé de céder le pouvoir à Alassane Dramane Ouattara, ce qui a entraîné une crise sanglante.

Arrêté en 2011 avec l’appui de l’armée française, il a été transféré à la Cour pénale internationale (CPI), où il a passé plus de sept ans en détention avant d’être acquitté en 2019, acquittement confirmé en 2021. Rentré en Côte d’Ivoire la même année, il a créé le PPA-CI pour poursuivre son combat politique.

Les défis juridiques et politiques

L’ancien président a été radié de la liste électorale à la suite de sa condamnation dans l’affaire dite du « braquage de la BCEAO ». Cette décision alimente le doute sur la recevabilité de sa candidature.
Pour prévenir un rejet éventuel, certains cadres du parti avaient même évoqué une « candidature de précaution », finalement écartée.

Malgré ces obstacles, le PPA-CI affirme que la candidature de Laurent Gbagbo est « non négociable », tout comme son opposition à un quatrième mandat du président Alassane Ouattara.

Aux côtés du PDCI de Tidjane Thiam, également candidat mais frappé d’inéligibilité, le parti a formé un front commun pour exiger des élections équitables.

Une élection sous tension

Le premier tour est prévu pour le 25 octobre 2025. La CEI doit d’abord examiner les candidatures avant leur validation par le Conseil constitutionnel, en septembre.

Dans un climat marqué par les tensions politiques et les défis sécuritaires, l’issue du scrutin pourrait reconfigurer profondément le paysage politique ivoirien.

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