Dans un contexte de vives tensions au Proche-Orient, Emmanuel Macron a pris position : la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine en septembre, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies. Une annonce faite le 24 juillet 2025.
Une décision qu’il justifie par l’engagement « historique » de la France en faveur d’une paix juste et durable au Proche-Orient.
Dans une déclaration publique sur X (anciennement Twitter) et Instagram, le président français a affirmé :
« Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. »
Face à une guerre prolongée à Gaza et à l’impasse diplomatique persistante, Paris entend jouer un rôle moteur dans la relance du processus de paix.
Le président français réclame un cessez-le-feu, la libération des otages, une aide humanitaire massive, ainsi que la démilitarisation du Hamas, dans le cadre d’un projet plus large visant à stabiliser Gaza et bâtir un État palestinien viable :
« Il faut immédiatement un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive à la population de Gaza. Il faut aussi garantir la démilitarisation du Hamas, sécuriser et reconstruire Gaza. Il faut enfin bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient. »
Une rupture symbolique avec l’attentisme européen
La France devient ainsi la première grande puissance occidentale du G7 à franchir ce cap depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.
Plus de 140 pays ont déjà reconnu la Palestine, dont l’Espagne, l’Irlande et la Norvège.
En rejoignant ce mouvement, Paris rompt avec l’attentisme européen et cherche à réaffirmer son rôle stratégique au Proche-Orient, notamment dans un monde arabe où son influence a décliné ces dernières années.
L’Arabie saoudite, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a salué cette « décision historique » et a exhorté les pays n’ayant pas encore reconnu la Palestine à suivre l’exemple français.
Du Qatar à la Jordanie, en passant par le Koweït et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), tous voient dans cette reconnaissance un pas vers une solution à deux États.
Israël et les États-Unis montent au créneau
Les dirigeants israéliens ont vivement condamné la décision du président français Emmanuel Macron.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou y voit une initiative qui « récompense le terrorisme » et pourrait créer « un nouvel allié de l’Iran » en Cisjordanie.
« Les Palestiniens ne cherchent pas à créer un État à côté d’Israël, ils cherchent un État à la place d’Israël », a déclaré Netanyahou.
De son côté, Israël Katz, ministre de la Défense, a dénoncé une décision « honteuse » qui « encourage les assassins et les violeurs du Hamas qui se sont livrés, le 7 octobre 2023, au pire massacre depuis l’Holocauste. »
Enfin, les États-Unis ont fermement rejeté l’annonce du président français. Washington considère ce geste comme imprudent et nuisible au processus de paix.
« Cette décision imprudente ne sert que la propagande du Hamas et fait reculer le processus de paix. C’est un camouflet pour les victimes du 7 octobre », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio sur X.
La décision française redéfinit les équilibres diplomatiques et divise les grandes puissances sur la question palestinienne.