L’activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb poursuit le Conseil de l’Union européenne devant la justice pour contester les sanctions imposées à son encontre, qu’elle juge illégitimes et politiques.
Madame Nathalie Yamb a déposé, le 8 octobre 2025, une plainte contre le Conseil de l’Union européenne devant le Tribunal général de l’UE à Luxembourg. Elle conteste les sanctions prises à son encontre, qu’elle qualifie d’illégales et contraires à la liberté d’expression garantie par la Charte européenne des droits fondamentaux.
Une procédure inédite devant le Tribunal de l’Union européenne
Le Tribunal général de l’Union européenne a officiellement enregistré le dossier sous la référence T-582/25, selon un document daté du 8 octobre 2025 et adressé à l’avocat de Nathalie Yamb, Maître Juan Branco.
L’affaire « Nathalie Yamb contre le Conseil de l’Union européenne » a été attribuée à la septième chambre, composée de K. Kecsmár (président), P. Nihoul et L. Truchot.
Sur son compte X (ancien Twitter), Nathalie Yamb estime que la composition du tribunal soulève des interrogations. Elle écrit : « Pour juger de l’affaire des sanctions illégitimes et illégales prises à mon endroit, on désigne un juge français, un juge formé en France et un juge belge francophone. »
Des sanctions jugées “illégitimes et illégales”
En août 2025, Nathalie Yamb avait déjà réagi sur ses chaînes YouTube et Facebook à la décision de l’Union européenne de la sanctionner pour « activités déstabilisatrices en lien avec la Russie. »
Elle considère cette mesure comme une attaque politique visant à la réduire au silence pour ses positions critiques à l’égard de la France et de l’Occident.
L’activiste est la seule personne sanctionnée individuellement par l’UE dans le cadre du conflit russo-ukrainien — une situation qu’elle qualifie de « ciblage politique assumé ».
Une bataille judiciaire pour la liberté d’expression
S’appuyant sur l’article 11 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, Nathalie Yamb plaide la violation de sa liberté d’expression.
Elle dénonce également une forme d’étranglement économique et numérique, malgré l’absence d’avoirs en Europe.
Pour elle, cette affaire dépasse sa personne : elle symbolise la lutte des voix africaines dissidentes contre la domination postcoloniale et la censure institutionnelle. Elle conclut son message par un ton combatif : « On verra bien qui sera debout à la fin du film. An nou allé ! »
En s’attaquant au Conseil de l’Union européenne, Nathalie Yamb ouvre un bras de fer juridique inédit entre une militante panafricaine et les institutions européennes. Au-delà de la procédure judiciaire, cette affaire questionne la capacité de l’UE à garantir la liberté d’expression des voix critiques issues du Sud global.
Le document officiel :

À lire aussi :
Niger : Macron défend Bazoum, Yamb salue Tiani – deux visions opposées