Lors du forum Invest in Senegal, Ousmane Sonko a dénoncé le manque de courage politique des dirigeants ouest-africains face à la réforme monétaire. Pour lui, l’abandon du franc CFA, vestige colonial, est une nécessité historique.
Le 7 octobre 2025, à Dakar, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, connu pour ses positions critiques contre le franc CFA, a interpellé les dirigeants de la région sur l’urgence d’une réforme monétaire. Devant un auditoire marqué par la présence des présidents Bassirou Diomaye Faye et Umaro Sissoco Embaló, il a insisté sur la nécessité de dépasser l’immobilisme qui freine les ambitions économiques de l’Afrique de l’Ouest, nous a appris l’Agence d’Information du Burkina (AIB).
Un appel au courage politique
« Il faut du courage politique dans les prises de décisions. Prenons un exemple très simple : la monnaie pour la zone Afrique de l’Ouest. […] Nous connaissons les problèmes, nous savons les réformes qu’il faut faire, depuis des années c’est posé sur la table, mais il y a un manque de courage politique », a déclaré M. Sonko.
Par ces mots, il met en avant l’écart entre le diagnostic largement partagé et l’inaction persistante des autorités politiques.
Le chef du gouvernement sénégalais, qui qualifie le franc CFA de « vestige colonial », a rappelé que cette monnaie, toujours imprimée en France, reste utilisée dans 14 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Selon lui, « peu de régions dans le monde partagent encore une monnaie commune sans véritable contrôle politique ». Une critique claire du système actuel qui, selon lui, entrave la souveraineté économique des États.
La jeunesse et les panafricanistes en première ligne
M. Sonko a également souligné que « il est temps que nos autorités prennent leurs responsabilités pour faire les réformes ». Depuis plusieurs années, des appels pressants, en particulier portés par la jeunesse et les mouvements panafricanistes, réclament une monnaie souveraine capable de refléter les aspirations d’indépendance et de dignité économique.
En dénonçant le manque de courage politique et en qualifiant le franc CFA de vestige colonial, Ousmane Sonko a réaffirmé à Dakar l’urgence de réformes monétaires profondes en Afrique de l’Ouest. Sa déclaration résonne comme un appel à l’action pour que la région rompe avec son passé et engage une véritable souveraineté économique.
Avec AIB
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