AES : Deux ans d’union et de résistances

Les dirigeants des États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) réunis lors du 1er sommet à Niamey.

Créée en 2023, l’Alliance des États du Sahel (AES) célèbre son deuxième anniversaire. Entre ambitions institutionnelles, menaces sécuritaires persistantes et repositionnement diplomatique, l’alliance est devenue un symbole panafricaniste. Des figures comme Kemi Seba et Nathalie Yamb rappellent que ce projet reste avant tout l’expression des luttes populaires contre le néocolonialisme.

AES : institutions et intégration

En deux ans, l’AES s’est transformée en Confédération des États du Sahel (juillet 2024). Une radio confédérale, un hymne officiel adopté en mai 2025 et la perspective d’une Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES) illustrent cette volonté d’intégration.

Un Parlement confédéral est en préparation, et la création d’une Cour pénale régionale assortie d’une prison de haute sécurité a été annoncée. Ces instruments visent à renforcer la souveraineté collective, même si leur financement reste incertain et largement dépendant des budgets nationaux.

La rupture avec la Cédéao, officialisée en janvier 2025, a marqué un tournant majeur. Alors que les relations avec la France se détérioraient, l’AES consolidait sa coopération avec la Russie.

Discours panafricanistes

Pour Kemi Seba, président de l’ONG Urgences panafricanistes et conseiller spécial du président nigérien Abdourahamane Tiani, l’AES est un projet historique qui doit rester fidèle à ses racines : « Beaucoup a été fait. Mais beaucoup, plus que jamais, reste à accomplir. Les meilleurs alliés d’un projet révolutionnaire sont les démarches fondamentales d’auto-amélioration et d’autocritique.»

Il souligne que « l’AES a déjà changé une facette non négligeable de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Le meilleur est à venir, si et seulement si ce projet historique se rappelle qu’il est né à la suite des cris du peuple contre le néocolonialisme. »

De son côté, Nathalie Yamb, activiste panafricaniste et récemment nommée conseillère spéciale du président nigérien Abdourahamane Tiani, met en avant la résilience : «Deux ans que l’AES est née ! Deux ans d’union, de combats, de victoires d’étape, d’obstacles, de résistances, de résilience, de vérité. Deux ans de fierté. Le chemin est encore long et rude, mais on ne lâche rien. Nous vaincrons ! L’Afrique et le progrès, c’est pour nous ! »

Deux ans après sa création, l’AES s’impose comme un projet inédit d’intégration régionale et de souveraineté. Mais les contraintes financières et la menace sécuritaire rappellent que le chemin reste incertain.

Les discours panafricanistes de Kemi Seba et Nathalie Yamb soulignent toutefois que ce projet, né d’une contestation populaire, ne peut réussir qu’en restant attaché aux aspirations des peuples du Sahel.

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