À Bissau, des soldats ont interrompu l’ordre institutionnel en s’exprimant à la télévision d’État pour annoncer la destitution du chef de l’État et la suspension des principales institutions du pays. Cette déclaration intervient seulement trois jours après les élections nationales, dans une atmosphère tendue, marquée par des tirs et une forte présence militaire autour du palais présidentiel.
L’armée annonce la destitution du président à la télévision d’État
Mercredi, des hommes en uniforme ont pris la parole sur la chaîne publique en affirmant que le pouvoir passait désormais sous le contrôle d’un « Haut Commandement militaire pour le rétablissement de l’ordre national et public ». Leur porte-parole, Dinis N’Tchama, a déclaré que le président Umaro Sissoco Embaló était immédiatement écarté de ses fonctions et que l’ensemble des institutions de la République étaient suspendues jusqu’à nouvel ordre, selon Associated Press.
Le processus électoral en cours a été arrêté, les médias ont été contraints au silence et toutes les frontières ont été fermées. Cette annonce survient alors que le président sortant et son principal rival, Fernando Dias da Costa, revendiquaient chacun la victoire au lendemain du scrutin de dimanche.
Dans la capitale, les accès au palais présidentiel ont été bloqués par des soldats lourdement armés, tandis que plusieurs détonations ont été entendues à proximité, a indiqué la même source.
La Guinée-Bissau replonge dans une nouvelle crise politique
Depuis son indépendance, la Guinée-Bissau est confrontée à une instabilité récurrente, ponctuée par des renversements de pouvoir et des tentatives répétées d’intervention militaire dans la vie politique. L’interruption du processus électoral ouvre une période d’incertitude, alors que les résultats provisoires n’avaient pas encore été publiés.
La communauté internationale pourrait rapidement réagir à ces événements, et une médiation régionale n’est pas exclue si la situation continue de se détériorer dans les prochaines heures.
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