La Hongrie défie la CPI en affirmant que Vladimir Poutine ne sera pas arrêté

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a affirmé que la Hongrie ne se conformerait pas à la décision de la Cour pénale internationale (CPI) visant Vladimir Poutine, si ce dernier venait à se rendre à Budapest pour rencontrer Donald Trump.

Cette position, rendue publique le 22 octobre 2025, intervient alors que le gouvernement d’Orbán a annoncé le retrait du pays de la CPI et défend une diplomatie souveraine face aux institutions occidentales.

La Hongrie rejette toute exécution du mandat de la CPI

Selon l’agence TASS (22 octobre 2025), Péter Szijjártó a déclaré que la Hongrie ne mettrait pas à exécution le mandat d’arrêt de la CPI contre le président russe Vladimir Poutine. Dans une interview accordée à CNN, diffusée par le ministère hongrois des Affaires étrangères, Szijjártó a également exprimé l’espoir que l’Union européenne n’entrave pas le voyage du dirigeant russe à la conférence de Budapest.

« Le président Poutine s’est rendu aux États-Unis pendant l’été et il n’a pas été arrêté. S’il vient en Hongrie, il ne sera pas arrêté non plus, et j’espère que les États membres de l’UE situés sur la possible route de vol du président [Poutine] vers la Hongrie lui permettront de passer, car c’est un espoir de paix », a déclaré Szijjártó, répondant à une question concernant le mandat d’arrêt de la CPI contre le dirigeant russe.

Le Kremlin a précisé qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump nécessitait « une préparation sérieuse » et qu’aucune date n’était encore fixée.

Conférence de presse conjointe entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en 2025.
Crédit photo : Benjamin Applebaum / U.S. Department of Defense — Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine tiennent une conférence de presse à la base militaire Elmendorf-Richardson, Anchorage (Alaska), le 15 août 2025.

Un retrait de la CPI justifié par Orbán

Le Parlement hongrois a voté en faveur du retrait du pays de la Cour pénale internationale. Le Premier ministre Viktor Orbán a expliqué cette décision par la perte d’impartialité du tribunal, qu’il juge désormais instrumentalisé à des fins politiques.

En avril 2025, la Hongrie avait déjà dénoncé le mandat de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, estimant que cette démarche illustrait une dérive partisane de l’institution. Ce choix s’inscrit dans la stratégie de Budapest consistant à affirmer son autonomie diplomatique, tout en entretenant des relations pragmatiques avec Moscou et Pékin.

Sommet en Hongrie réunissant les chefs de gouvernement du Groupe de Visegrád à Budapest en 2017.
Crédit photo : Kancelaria Premiera / P. Tracz — Rencontre des chefs de gouvernement du Groupe de Visegrád à Budapest, le 19 juillet 2017. CC0.

Vers une fracture accrue au sein de l’Union européenne

Cette déclaration de Péter Szijjártó risque d’attiser les tensions entre Budapest et ses partenaires européens, notamment sur les questions de droit international et d’unité politique face à Moscou.

Si la position hongroise accentue son isolement au sein de l’Union européenne, elle pourrait également accroître son influence régionale, en se présentant comme un pont entre l’Est et l’Ouest, susceptible de favoriser une future désescalade entre la Russie et les États-Unis.

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