Dans une intervention le 15 juillet 2025 sur son canal YouTube, le docteur et président de l’Institut de l’Afrique des Libertés, Franklin Nyamsi, revient sur la crise qui secoue l’État sénégalais.
Il accuse le système néocolonial d’avoir orchestré l’éviction d’Ousmane Sonko de la présidentielle et met en garde contre une trahison des valeurs panafricanistes par l’actuel président Diomaye Faye.
Diomaye, candidat de compromis ou cheval de Troie du système ?
Selon le professeur Nyamsi, la candidature d’Ousmane Sonko a été bloquée pour des raisons géopolitiques profondes :
« Il a été empêché parce qu’avec lui, on craignait que le Sénégal bascule vraiment dans la dynamique du Mali, du Burkina Faso et du Niger. »
Le choix de Diomaye Faye comme candidat du Pastef aurait été, selon lui, une stratégie d’apaisement permettant au système de se reproduire en douceur, tout en écartant le leader charismatique.
Pour contourner la popularité de Pastef, le pouvoir aurait, selon lui, autorisé un accord : Sonko accepte de renoncer, Diomaye est présenté comme candidat, mais sous contrôle.
Dans la tête de Sonko, c’était « l’arrangement tolérable » : il serait Premier ministre, mais en réalité le véritable « président », a fait savoir le professeur Nyamsi.
Rupture de confiance et blocage institutionnel au sommet de l’État
« Sonko vient de voir très clairement que celui qu’il a promu comme président ne lui obéit pas à lui. Diomaye Faye est davantage proche de l’ancien système de Macky Sall que Sonko ne le pensait. »
Autres signes préoccupants, selon Nyamsi : plusieurs ministres régaliens – Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères – n’obéissent pas aux consignes du Premier ministre.
Il cite notamment le général Birame Diop, ancien cadre onusien, comme figure de la « tradition françafricaine ». Ousmane Sonko lui-même s’en est publiquement plaint.
Cette analyse du professeur Franklin Nyamsi met en lumière les tensions croissantes au sein du pouvoir sénégalais et les ambiguïtés d’une transition politique que certains espéraient plus radicale.