Grâce à une politique environnementale ambitieuse, la Suède transforme la majorité de ses déchets en énergie. Ce succès l’amène aujourd’hui à importer plus de 2 millions de tonnes de déchets par an pour alimenter ses centrales.
En Suède, seulement 1 % des déchets produits par la population sont envoyés en décharge. Les 99 % restants sont :
a) recyclés,
b) valorisés en énergie,
c) ou incinérés de manière contrôlée.
Une surcapacité d’incinération devenue un levier stratégique
Depuis 2012, la Suède compense sa surcapacité d’incinération en important des déchets. Avec l’augmentation du recyclage, les déchets domestiques ne suffisent plus à faire fonctionner les centrales.
Dans la même année, Catarina Ostlund, conseillère principale à l’Agence suédoise de protection de l’environnement, estimait que la valorisation énergétique des déchets était une solution stratégique face à la hausse des prix de l’énergie et aux pénuries avancées :
“Valoriser des déchets au sein d’usines jouissant d’une importante efficacité énergétique est un pari judicieux dans un monde où le prix de l’énergie ne cesse de grimper et alors que nous pourrions être confrontés à une pénurie de combustibles. Toutefois, il est aussi important pour la Suède de trouver des moyens de réduire sa production de déchets et d’augmenter leur recyclage. Mais, à court terme, la valorisation énergétique des déchets est une bonne solution.”
Un modèle énergétique fondé sur les ordures importées
En 2015, le pays a ainsi importé 1,3 million de tonnes de déchets, principalement de la Norvège et du Royaume-Uni, pour alimenter ses installations de valorisation énergétique.
L’année suivante, ces centrales ont permis de fournir de l’électricité à 250 000 foyers et du chauffage à 810 000 foyers, réduisant significativement la dépendance aux énergies fossiles.
Une culture du recyclage profondément ancrée
La Suède a atteint un nouveau record en 2024 avec plus de 2,8 milliards de bouteilles en plastique et canettes en aluminium retournées via le système Pantamera, soit 271 emballages par habitant et une hausse de 6 % par rapport à 2023.
En un mot, la Suède illustre l’efficacité d’un système écologique bien structuré où les déchets deviennent une ressource au service de la population.