Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a accusé plusieurs pays d’Europe occidentale d’« hypocrisie », affirmant qu’ils prétendent avoir cessé d’importer du pétrole russe, tout en poursuivant leurs achats indirectement.
Lors d’une déclaration officielle, Péter Szijjártó a dénoncé jeudi 25 septembre 2025 un double discours des pays européens. Selon lui, certains États d’Europe occidentale affichent publiquement l’arrêt des importations de pétrole russe, mais continuent à s’en procurer indirectement, nous a rapporté l’agence russe Xinhua.
La dépendance énergétique de la Hongrie
Le ministre a rappelé que la Hongrie ne représente que 2,2 % des exportations totales de pétrole brut russe, contre 97,8 % achetés par d’autres pays. Cette donnée, issue du ministère hongrois, souligne selon lui l’ampleur de la responsabilité des autres États membres de l’UE dans le maintien du commerce énergétique avec Moscou, selon un communiqué du ministère hongrois des Affaires étrangères et du Commerce.
La Hongrie justifie sa dépendance à l’énergie russe par sa situation géographique enclavée. Elle affirme qu’un pipeline alternatif via la Croatie ne peut actuellement pas assurer l’approvisionnement complet de la Hongrie et de la Slovaquie voisine, nous a fait savoir Reuters.
Les flux de pétrole russe vers la Hongrie transitent essentiellement par l’oléoduc Druzhba, plusieurs fois interrompu ces derniers mois en raison d’attaques ciblant les infrastructures en Ukraine.
Une stratégie qui divise l’Union européenne
En parallèle, un projet de pipeline reliant la Hongrie à la Serbie doit être achevé d’ici 2027, ce qui permettrait à Budapest de diversifier davantage ses sources d’approvisionnement.
Enfin, plusieurs analyses signalent que des pays européens continuent à importer des produits pétroliers raffinés à partir de brut russe, via des intermédiaires comme l’Inde ou la Turquie, renforçant ainsi l’argument de Budapest sur une certaine « hypocrisie ».
Les propos de Péter Szijjártó s’inscrivent dans une ligne constante de la diplomatie hongroise, qui refuse de rompre avec la Russie en matière énergétique, contrairement à la majorité de l’Union européenne. Budapest met en avant ses contraintes géographiques et accuse ses partenaires de double discours, une stratégie qui alimente les tensions au sein du bloc européen.
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