En 1973, l’écologiste américain John Francis a cessé de parler – pendant 17 ans. Une démarche radicale qui l’a conduit à de profondes réflexions sur l’environnement, les droits humains et la société.
Tout commence en 1971, lorsqu’un déversement de pétrole frappe la baie de San Francisco, aux États-Unis. Choqué par la catastrophe, John Francis, alors âgé de 26 ans, renonce à l’utilisation de véhicules motorisés.
Un vœu de silence face à une catastrophe écologique
Face aux critiques jugeant son geste symbolique et inefficace, il décide de ne plus parler, estimant que ses paroles n’étaient ni entendues ni comprises. En 1973, il entame un vœu de silence. Ce qui devait durer une journée devient une expérience de vie. Très vite, il découvre un rapport nouveau au monde et aux autres.
Dans un discours prononcé lors de l’épisode Breaking Silence, de l’émission Out in the Open diffusée en 2018, Francis explique combien il a appris durant cette période. Selon lui, de nombreuses personnes venaient lui confier leurs opinions, voire leurs secrets les plus profonds.
« J’écoutais juste assez pour penser que je savais ce qu’ils allaient dire, et si je ne croyais pas à ce que je pensais qu’ils allaient dire, j’arrêtais de les écouter et commençais à réfléchir à ma propre défense », a-t-il déclaré dans l’émission.
Écoute, transformation et marche pour la planète
Pendant ces 17 années de silence, John Francis poursuit pourtant ses études et obtient un doctorat en politiques environnementales. Il traverse les États-Unis à pied, devenant une figure emblématique du militantisme pacifique.
Le 22 avril 1990, il reprend la parole. Son long silence lui a permis de comprendre que la manière dont les humains se traitent les uns les autres est profondément liée à la manière dont ils traitent la planète.