À la veille du sommet prévu à Budapest entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Pologne a averti qu’elle appliquerait le mandat d’arrêt international visant le président russe s’il survolait son territoire.
Cette déclaration intervient dans un contexte diplomatique tendu, alors que plusieurs pays européens divergent sur la manière d’aborder la rencontre organisée par Viktor Orbán.
La Pologne brandit la menace d’une arrestation
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a déclaré que Varsovie pourrait être « contrainte d’exécuter le mandat d’arrêt international » émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre Vladimir Poutine.
Le chef de la diplomatie polonaise a précisé qu’il ne pouvait « garantir qu’un tribunal polonais indépendant n’ordonnera pas au gouvernement d’escorter un tel avion afin de remettre le suspect à La Haye ».
Ces propos, rapportés par la radio Rodzina et relayés par Reuters le 21 octobre 2025, rappellent que le président russe est visé depuis mars 2023 par un mandat d’arrêt pour déportation illégale d’enfants ukrainiens vers la Russie. Moscou rejette ces accusations et ne reconnaît pas la juridiction de la CPI.
L’avertissement de Varsovie intervient alors que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé la tenue d’un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Budapest — une initiative accueillie avec prudence à Bruxelles.

Selon Le Monde, la Hongrie, qui a annoncé son retrait de la CPI en juin 2024, restera membre jusqu’en juin 2026, ce qui la rend théoriquement tenue d’arrêter Vladimir Poutine s’il entrait sur son territoire avant cette date.
Divisions persistantes au sein de l’Union européenne
La mise en garde polonaise illustre les fractures internes de l’Union européenne face à la guerre en Ukraine. Tandis que Varsovie et les pays baltes défendent une ligne dure vis-à-vis de Moscou, la Hongrie et la Bulgarie adoptent une approche plus conciliante.
Le ministre bulgare des Affaires étrangères, Georg Georgiev, a déclaré à l’agence nationale BTA (via Reuters) que Sofia serait prête à autoriser le survol d’un avion russe « si cela pouvait contribuer à la paix en Ukraine ».
L’annonce du sommet Trump-Poutine et la mise en garde de Varsovie illustrent les tensions persistantes autour de la diplomatie européenne face à la guerre.
Entre respect du droit international et volonté de relancer le dialogue, les positions des États membres demeurent contrastées.
La tenue effective de la rencontre à Budapest, encore incertaine, constituera un indicateur clé du rapport de forces politique au sein de l’Union européenne dans les mois à venir.

L’exemple polonais et la question du double standard
Au début de l’année, Gergely Gulyás, chef de cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, a cité la Pologne, où le Premier ministre Donald Tusk avait déclaré, en janvier 2025, que Benjamin Netanyahu ne serait pas arrêté s’il assistait à une cérémonie à Auschwitz, malgré le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI), rapporte Euronews.
Ce rappel souligne une contradiction : la Pologne, membre de la CPI, se montre conciliante envers Netanyahu, mais menaçante envers Poutine. Cette différence d’attitude illustre une application sélective du droit international, où la fermeté dépend du statut géopolitique de la personne visée — allié ou adversaire.
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